Article rédigé par deux professionnels d’un établissement médico-social.Â
En tant que directeur d’un établissement médico-social accueillant des personnes en situation de handicap, j’ai longtemps considéré le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) comme une obligation réglementaire parmi d’autres. Avec le temps, et surtout au regard des enjeux humains et organisationnels qui traversent nos structures, j’ai compris qu’il s’agit en réalité d’un outil de pilotage essentiel, au service de la qualité de vie au travail, de la sécurité et de la bientraitance.
Un enjeu humain et organisationnel majeur
Nos établissements sont des lieux de vie, mais aussi des lieux de travail complexes. Les équipes y exercent dans des conditions parfois éprouvantes, confrontées à des situations de violence, d’épuisement, de risques physiques ou psychologiques, tout en portant une mission profondément humaine. Le DUERP permet de rendre visibles ces réalités, de les nommer et surtout de les hiérarchiser.
Il ne s’agit pas simplement de cocher des cases, mais de comprendre les interactions entre les risques professionnels, les conditions de travail et la qualité des accompagnements. Dans le secteur du handicap, ces trois dimensions sont indissociables : un professionnel épuisé ou en insécurité ne peut pas garantir un accompagnement ajusté, ni une relation bientraitante avec les usagers.
Un outil de prévention au service du collectif
Travailler le DUERP, c’est aussi faire vivre une culture de la prévention partagée. Cela suppose d’associer les salariés, les représentants du personnel, les encadrants, et parfois même les personnes accompagnées lorsque cela fait sens.
Cette démarche collective permet de passer d’une logique de réaction à une logique d’anticipation. Elle renforce la cohésion interne, redonne du sens au travail et engage chacun dans une responsabilité commune : celle de préserver la santé et la sécurité de tous.
L’intérêt de recourir à un prestataire expert
Faire appel à un prestataire spécialisé pour élaborer ou actualiser le DUERP représente un véritable levier de qualité. L’expertise externe permet :
– Un regard objectif et neutre sur les pratiques et l’organisation du travail, parfois difficile à avoir lorsqu’on est immergé au quotidien dans la structure.
– Une méthodologie éprouvée pour identifier, évaluer et hiérarchiser les risques selon des critères reconnus (HAS, INRS, CARSAT…).
– Une valorisation du dialogue social, car l’intervention d’un tiers facilite l’expression des équipes et la mise en mots de problématiques parfois sensibles.
– Une traduction opérationnelle, avec des plans d’actions concrets, hiérarchisés et réalistes, qui s’intègrent dans le projet d’établissement et la démarche d’amélioration continue de la qualité.
Un véritable outil de pilotage stratégique
Aujourd’hui, le DUERP n’est plus pour moi un simple document à actualiser une fois par an. Il constitue un socle de la politique de prévention de l’établissement, un outil de management et un indicateur de la maturité organisationnelle.
Il permet de croiser les dimensions de la santé au travail, de la sécurité, du dialogue social et de la qualité d’accompagnement des personnes accueillies. C’est en ce sens un instrument de gouvernance, qui soutient la performance globale de la structure tout en garantissant le respect des valeurs fondamentales de notre secteur : la dignité, la sécurité et la bientraitance.
